La région francilienne compte 19 usines d’incinération de déchets non dangereux (UIDND) totalisant une capacité de traitement de 4,2 millions de tonnes par an. En 2010, ces installations ont traité 3,6 Mt de déchets, principalement des déchets ménagers et assimilés (87,5%). Après traitement, il reste encore 860.000 tonnes de résidus (79% de mâchefers, 7% de métaux et 12% de résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères ou Refiom, extrêmement toxiques, qui sont stabilisés puis dirigés vers des centres de stockage de déchets dangereux).
10 installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) se trouvent en Ile-de-France, pour une capacité autorisée totale de 3,2 Mt tonnes annuelles en 2011 : Notons que 70% des déchets enfouis en Ile-de-France sont des déchets d’activités économiques, selon Pierre-Loïc Bertagna, chargé de mission déchets au conseil régional.
De ces chiffres généraux nous extraire la proportion réservée au nord-est de lle de France :
68% des déchets non dangereux autour de Roissy Charles De Gaulle
Usuellement, un déchet (détritus, ordure, résidu, etc.) désigne la quantité perdue dans l'usage d'un produit, ce qui reste après l'utilisation. De nos jours, ce terme tend à désigner n'importe quel objet ou substance ayant subi une altération d'ordre physique, chimique, ou en tant qu'il est perçu, le destinant à l'élimination ou au recyclage.
Selon une formule employé en logistique, "le meilleur déchet, c'est celui que l'on ne produit pas".
Chaque année en France, un habitant produit 354 kg d’ordures ménagères. Les calculs sont réalisés par l’Ademe à partir des tonnages des poubelles des ménages (hors déchets verts) collectées par les collectivités locales.
On peut aussi évaluer la quantité de déchets municipaux par habitant. La quantité produite monte alors à 536 kg par an, et intègre en plus des déchets des ménages, ceux des collectivités et également une partie des déchets d’activités économiques.
Mais attention, ces chiffres ne sont que la partie émergée de l’iceberg de déchets produits en France chaque année : en prenant en compte les déchets professionnels (BTP, industrie, agriculture, activités de soin), on atteint 13,8 tonnes de déchets produits par an et par habitant.
En matière d'enfouissement des déchets ménagers, la tendance aujourd’hui en France est à la diminution du nombre de décharges et à l’augmentation de leur superficie.
Les déchets parcourent donc des distances de plus en plus longues pour rejoindre leur site d’enfouissement, avec un accroissement du trafic routier générant des émissions polluantes supplémentaires.
C'est exactement la situation de la Seine-et-Marne et du Val d'OIse qui accueillent les deux plus gros sites d'enfouissement de France (Le Plessis Gassot et Claye Souilly) qui aspirent la quasi totalité des déchets produits en Ile de France et qui génèrent ainsi un ballet constant de camions bennes à travers la région.
Extrait du rapport de la Cours des Comptes :
""Une telle situation paraît inévitable en Ile-de-France, où le département de Seine-et-Marne accueillait dans ses installations de stockage en 2009 plus de 51 % des déchets enfouis dans la région… Ce même plan précise qu’à
l’horizon 2019, les capacités d’enfouissement (hors projets) sont situées à près de 52 % en Seine-et-Marne et 48 % dans le Val-d’Oise. Ces territoires sont déjà fortement impactés avec 38 Installations de stockage des déchets non dangereux (centres d’enfouissement technique de classe II)…"
.
En ce qui concerne le stockage de déchets non dangereux (ISDND), la Seine et Marne reçoit 57% des déchets enfouis en Ile de France et le Val d'Oise, en reçoit 33%…(90% au total)
Géographiquement, ce que cela veut dire que 68% des 3,2 Mt tonnes sont enfouies à moins de 20km de distance, de part et d'autre de l'aéroport Charles de Gaulle, avec respectivement 30% pour le site de Véolia-Plessis-Gassot et 35% pour le site de Véolia-Claye.
Mathématiquement, les Yvelines en accueille 3% et l'Essonne 7%…
Les chiffres confirment bien la constance du déséquilibre spectaculaire entre l'Est et l'Ouest de I'lle de France en matière de stockage de déchets.
UNE FATALITE ?
2 motions ont été votées le 28 juin pour réduire le stockage en Seine-et-Marne
Alors que la course aux nouvelles autorisations d'installations de stockage des déchets inertes (ISDI) bat son plein en Seine-et-Marne, le Conseil Général veut mettre le holà. Un moratoire des capacités de stockage a ainsi été voté à l'unanimité, le 28 juin, en séance publique, jusquà l'adoption du futur plan d'élimination des déchets de chantier (Predec).
Le projet d'extension de la décharge de Villeneuve-sous-Dammartin a été la goutte de trop pour les élus seine-et-marnais. Ils ont rappelé, le 28 juin, que ce projet était «complètement démesuré», avec une capacité annuelle maximale de 3,8 millions de tonnes, soit deux fois plus que le site dAnnet-sur-Marne, déjà contesté en mars par l'assemblée départementale.
Si l'Etat examine actuellement de nombreux autres projets d'ISDI dans le département, c'est parce que les exploitants se sont dépêchés de déposer des demandes, avant l'entrée en vigueur du Predec.
Dans leur motion, les conseillers généraux expliquent que les dégâts de telles extensions seraient irrémédiables pour la Seine-et-Marne : diminution des surfaces agricoles, impacts sur les milieux naturels, accroissement du trafic routier et du coût d'entretien des routes départementales, dégradation des paysages, nuisances sonores et visuelles.
De peu de poids juridique contraignante, cette motion vise à sensibiliser le ministère de l'écologie sur le fait que le plus grand département d'Île-de-France reçoit aujourdhui 65% des déchets inertes produits dans la région au sein de ses 19 ISDI. Pour les élus, l'acceptation de ces nouveaux projets de stockage ne respecte pas le futur Predec, qui vise au contraire à rééquilibrer les capacités régionales.
En octobre 2011, déjà, le conseil général avait protesté contre l'évacuation sur son territoire des 150.000 mètres cubes de déchets abandonnés à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).
Dans une deuxième motion, également votée à l'unanimité, les élus ont également exprimé leur ras-le-bol des déchets ménagers. Ils visent en particulier les déchets de Romanville, qui devraient se retrouver dans le 77 puisque le projet de centre de TMB-méthanisation a été annulé par le tribunal administratif de Montreuil. Pour l'heure, la Seine-et-Marne doit donc accueillir dans ses décharges 60% des déchets qui devaient être traités dans ce futur centre.
Pour en revenir au site de Villeneuve-sous-Dammartin, la sté ECT a demandé une extension de son site. Depuis 1997, 10 à 15 millions de m3 de déchets inertes (issus principalement de l'activité des travaux publics) ont été accumulés sur une butte haute de 23 m et s'étalant sur 102 ha. ECT souhaite poursuivre son activité sur une surface nouvelle de 33 ha, notamment pour accueillir les déchets des projets du Grand Paris. Cette extension permettrait ainsi de traiter 1, 5 millions de m3 par an, ce qui ferait de ce site le plus grand centre de stockage de la région à accueillir des déchets inertes. D'autres centre de stockage de déchets inertes sont également présents à Moussy le Vieux, Montgé en Goële ou Annet sur Marne.
La Seine et Marne, et plus particulièrement notre région du Nord Ouest, ne doit plus constituer le réceptacle d'une majorité de déchets issus d'autres départements d'Ile de France, comme on le constate aujourd'hui. Certains Elus, comme par exemple le maire de Villeneuve-sous-Dammartin invoquent l'argument des emplois et des revenus supplémentaires, "L'ARGENT N'AYANT PAS D'ODEUR" mais QU'ALLONS NOUS LAISSER A NOS ENFANTS ?
On invoque également la non-nocivité des déchets inertes, constitués de béton et autres résidus du BTP mais sait-on comment sont organisés les contrôles à l'entrée des sites d'enfouissement : Ils consistent UNIQUEMENT pour les employés du site à demander oralement, par sondages, à certains chauffeurs se présentant à l'entrée quelle est la nature des déchets qu'ils transportent et si cela correspond aux documents préalables fournis par les industriels ... ET CELA S'ARRETE LA !!!