Février 2017 : Deux poids, deux mesures ?
Un régime spécial de protection pour certaines forêts et pas pour d’autres...
C’est le système de l’injustice environnementale française, alors que le principe de l’égalité est inscrit dans la constitution.
Les élus :
Jean-Jacques Barbaux (LR), président du CD 77
Nicole Bricq (PS), sénatrice
Bénédicte Cecco-Monville (EELV), conseillère régionale IDF
se mobilisent contre l’ouverture d’extraction minière dans les forêts de Fontainebleau et Sénart, mais quand il s’agit d’exploiter une carrière à ciel ouvert de gypse dans la magnifique forêt régionale de Montgé en Goële ou dans le Bois Gratuel à Villevaudé ces 3 élus sont aux abonnés absents !!!.
Au nord-ouest 77 :
Des arbres bicentenaires de la forêt de Montgé en Goële qui devraient disparaître pour permettre à l’industriel allemand Knauf d'ouvrir une carrière de gypse à ciel ouvert, qui sera ensuite remblayée par des déchets.
Le Bois Gratuel à Villevaudé qui devrait disparaître pour permettre à la multinationale St Gobain (Placoplatre) d’ ouvrir une carrière de gypse à ciel ouvert, qui sera ensuite remblayée par des déchets.
Au sud 77, il en est autrement : la forêt domaniale de Fontainebleau, bénéficie d’un régime « dit de protection » qui interdit depuis 1907 d’y exploiter le grès.
Pourquoi n’est-il pas interdit d’exploiter le gypse dans la forêt régionale de Montgé en Goële et dans le Bois Gratuel à Villevaudé ?
Pourquoi laisser détruire le nord-ouest 77 et continuer à protéger le sud 77 ? Les élus doivent s’expliquer ...
Récemment, Jean-Jacques Barbaux, le président du CD 77, a même accepté 1 million d’euros des mains de l’exploitant de décharges ECT sous condition de retirer ses recours contre cet industriel, concernant deux décharges du nord-ouest 77 à Annet-sur-Marne et Villeneuve-sous-Dammartin.
Au nord-ouest 77, un vent de révolte souffle, comme on l’a vu à Villevaudé et à Courtry, contre l’exploitation de carrières de gypse à ciel ouvert par Placoplatre et plus récemment contre le projet de décharge de déchets dangereux Terzeo près de Meaux, où les populations ont manifesté jusqu’à obtenir que 10 communes donnent un avis défavorable.
Il n’est pas admissible de détruire le cadre de vie d’une partie de la population pour permettre aux autres de vivre dans un environnement confortable.
Mardi 12 avril 2016 : Le plan Paysages et Ressources, initié en 2013, s'est conclu , lors d'une réunion tenue en Sous-Préfecture de Meaux.
Nous avons eu droit à un inventaire "à la Prévert" évoquant d'allèchantes propositions pour mettre notre belle forêt en valeur (maison de l'environnement, préservation de la biodiversité, chemins de randonnée, agroforesterie etc etc...)
PAR CONTRE, dès que la question de l'exploitation de gypse a été évoquée, la DRIEE et le Sous Préfet ont annoncé que la décision d'une exploitation à ciel ouvert avec reconstitution de la ligne de crète avait été prise lors de la précédente réunion du 18 novembre 2014 (sic). Cette affirmation est totalement fausse (voir le compte rendu de cette réunion ICI).
Les représentants de l'AEV ont également contesté cette affirmation, déclarant que lors de cette dernière réunion, le choix n'avait pas été enteriné parmi les 3 scénarii envisagés :
- Une exploitation à ciel ouvert selon deux variantes : reconstitution d'une butte similaire ou reconstitution d'un paysage nouveau sur le flanc nord de la butte.
- une exploitation à ciel ouvert au nord et en souterrain au sud.
- une exploitation exclusivement en souterrain.
La DRIEE a confirmé cette contre-vérité.
Le Sous préfet a ensuite indiqué que chacun avait pu jusque là exprimer ses préférences et ses réticences. Désormais il nous propose de signer un "engagement partenarial", qui permettra, pour les prochaines années, de définir les objectifs de qualité paysagère, écologique et d'accueil du site, comme les objectifs économiques de l'extraction du gypse. Des réunions publiques seront ainsi organisées dans les prochains mois pour expliquer le projet aux populations concernées. Par contre, désormais, plus question de polémiquer et nous devrons tous avoir un point de vue unique et défendre ce projet d'une même voix.
J'ai alors indiqué au représentant de l'Etat que la position de l'ADEV NORD 77 était hostile depuis le début de ce plan à l'exploitation du gupse à ciel ouvert, que nous ne changerons pas d'avis et lui ai demandé s'il nous déconseillait donc de signer ce contrat partenarial.
Le Sous-Préfet ne m'a pas démenti, ajoutant que désormais la cohésion devait être totale et complète parmi les signataires de ce contrat partenarial.
Bien évidemment, nous refuserons de signer cet engagement partenarial, notre signature représentant, à nos yeux, une forme de caution au scénario retenu.
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Par ailleurs, découvrez ICI l'article de Christian WEISS, auquel nous avons collaboré il y a quelques mois et qui est paru dans le mensuel LIAISON de juillet 2015.
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Nous avons de nouveau participé, en sous-préfecture de Meaux, à une réunion du comité de pilotage le 18 novembre 2014. (voir le compte rendu de cette réunion ICI). On nous a indiqué que ce projet ne concernerait peut-être plus les 3/4 ouest de la butte et que l'exploitation s'étalerait sur une période de 30 à 40 ans selon le scénario définitif qui serait adopté. L'exploitation à ciel ouvert se ferait sur une petite partie de la forêt durant 40 ans environ mais celle en souterrain concernerait la totalité du massif forestier. Les scénarii 1 et 2 concerneraient un périmètre limité durant 35 à 40 ans...
Le 1er juillet 2014, nous avons assisté à une réunion, en Sous-Préfecture de Meaux, pour débuter la seconde phase du Plan Paysages et ressources, à savoir l'élaboration des quatre scénarii d'évolution. A la suite de cette réunion, quatre scénarii différents ont été présentés :
SCENARIO N° 1 : Exploitation du gypse à ciel ouvert (exploitation côté sud limité pour se tenir à l'écart des villages et du domaine de St Thibault)
SCENARIO N° 2 : Exploitation du gypse à ciel ouvert.
SCENARI0O N° 3 : Le côté sud et médian est exploité en souterrain, le nord en ciel ouvert.
SCENARIO N° 4 : Le côté sud et médian est exploité en souterrain. Pas d'extraction au nord.
Voir le compte rendu de la réunion ICI.
Le 04 février 2014, nous avons assisté à une réunion du comité de pilotage relatif au Plan de Paysage et de ressources. Ce rendez vous constitue l'ultime réunion de la partie diagnostic et évaluation des enjeux de la ressource en gypse de la colline boisée de Montgé-en-Goële.
Les parties suivantes de ce Plan concerneront l'élaboration de plusieurs scénariis d'évolution du site sur le long terme et enfin sur le choix du scénario, le plan devant être "bouclé" pour la fin 2014 - début 2015.
Vous pouvez lire ICI le compte rendu de cette réunion du 4 février, dans lequel nos interventions n'ont pas toutes été mentionnées !
En effet, nous avons pris la parole pour rappeler que dès la première réunion du 5 septembre 2013 , le representant de la Sté KNAUF nous avait exposé que pour des raisons techniques (liées à la sécurité) les masses de gypse ne pouvaient être exploitées qu'à ciel ouvert. A partir d'un tel préalable, force était de constater qu'il était très difficile de débattre d'évolution alors qu'il était d'emblée question de disparition et d'artificialisation.
Nous avons ajouté que les enjeux étaient pourtant bien présents : respect de la biodiversité, protection de la ressource en eau, protection du paysage et du cadre de vie des communes impactées, en particulier Montgé en Goële, et ressource minérale. Il est difficile de concevoir qu'entre les 19 et le 21 ème siècles, les entreprises extractives n'ont pas évolué sur leurs modes extractifs binaires : à ciel ouvert ou en cavage. Doit-on par conséquent continuer à subir ce manque de vision à long terme, surtout lorsqu'il s'agit d'extraction en Ile de France, et plus particulièrement en Seine et Marne, région particulièrement sensible du point de vue paysage au sens large du terme et déjà "victime" de nombreuses nuisances (proximité aéroport Roissy CDG, multiplication des sites de stockage de déchets, zones de logistique "grignotées" sur les espaces agricoles, etc...etc...).
Nous avons enfin rappelé que, concernant les modes de remblaiement, la Sté KNAUF employait "improprement" le terme de matériaux inertes. En effet, ne sont que matériaux inertes, les déchets qui ont subi une transformation suffisante pour devenir un nouveau matériau. Or, force est de constater qu'en matière de recylage, les sociétés extractives de gypse ne se sont pas dotées des meilleurs outils de recyclage, et sûrement pas sur les déchets de déconstructions qui sont impropres à toutes réutilisations. Ces sociétés n'ont, jusqu'à présent, développé aucune stratégie vers une économie circulaire.
En conclusion, il est un fait que la disparition par tranches extractives de la butte de Montgé aura un fort impact sur la ressource en eau tant par son mode extractif que par les déchets inertes qui serviront au réaménagement.
Le Secrétaire Général de la Sous Préfecture a conclu la réunion en disant que la phase de diagnostic était maintenant terminée. En l'état actuel, a-t-il ajouté, il est établi que "le site fera l'objet d'une extraction du gypse mais pas sur la totalité de la butte".
Retrouvez ICI le rapport final de diagnostic.
Vous pouvez lire ICI le procès verbal de la éunion du comité de pilotage du 22 octobre 2013.
La date du prochain comité de pilotage est fixée au 4 février 2014, à 14h30 en sous-préfecture de Meaux.
Pour préparer ce comité de pilotage, QUI CLOTURERA ET VALIDERA LE DIAGNOSTIC DE CE PLAN DE PAYSAGE, une réunion à caractère technique à laquelle nous sommes également conviés aura lieu le 10 janvier, 9h30, en Driee, 17, Bd Morland à Paris, salle Emilie du Châtelet - n°9083, 9éme étage.
Préalablement à cette réunion, une observation commentée du site de la butte de Montgé nous a été proposée...
Vous pouvez également consulter ICI l'édition du 27 novembre 2013 de l'hebdomadaire LA MARNE traitant de ce sujet. Ensuite, vous pourrez découvrir ICI, dans l'édition du 12 décembre la "riposte" de KNAUF...
Lors de la réunion du 22 octobre 2013, nous avons à nouveau fait part de nos fortes réserves à l'égard de ce projet qui défigurerait d'une part la forêt de Montgé en Goële durant de très nombreuses années et de plus mettrait fortement à mal le capital faunistique et floristique de ce site. Lors de cette réunion nous sommes intervenus pour évoquer le rapport d'enquête publique du SDRIF 2030 indiquant qu'il fallait prendre en compte le schéma départemental des carrières qui prescrit la limitation de l'ouverture de nouvelles carrières et la promotion de l'utilisation de matériaux bio-sourcés ou issus du recyclage. Nous avons ajouté que 50 000 tonnes de plâtre avaient été recyclés en 2012 mais que, contrairement à d'autres pays européens, les tonnages recyclés en France ne représentaient que 14 % du gisement issu des rebuts de plâtre !!!
En ce qui concerne les modes de remblaiement, la société KNAUF emploie le terme de matériaux inertes. Le terme est impropre, ne sont matériaux inertes que des déchets qui ont subi une transformation suffisante pour devenir un nouveau matériau. Or force est de constater qu’en matière de recyclage les sociétés extractives de gypse ne se sont pas dotées des meilleurs outils de recyclage, et sûrement pas sur les déchets de déconstructions qui sont impropres à toutes réutilisations. Ces sociétés n’ont, jusqu’à présent, développé aucune stratégie vers une économie circulaire.
La disparition par tranches extractives de la butte aura donc un fort impact sur la ressource en eau tant par son mode extractif que par les déchets inertes qui serviront au réaménagement.
Nous avons assisté à la première réunion au cours de laquelle a été installé ce comité. D'ores et déjà nous avons manifesté notre totale opposition à ce projet qui défigurerait durablement (pour plusieurs dizaines d'années au minimum) le dernier massif forestier du Nord Seine et Marne.
D'ores et déjà, l'option d'exploitation de carrières en sous-sol (moins préjudiciables à l'environnement) a été écartée d'office par les Ets KNAUF, ce carrier ne retenant que la carrière à ciel ouvert. Vous pouvez consulter ICI le compte rendu de la première réunion du 5 septembre 2013 qui ne tient malheureusement pas compte de toutes nos interventions, loin s'en faut !!!
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La Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie d'Ile de France réalise un PLAN DE PAYSAGE ET DE RESSOURCES sur le site de la butte de Montgé en Goële. Voir le détail ICI.
La butte de Montgé en Goële représente une importante réserve de gypse qui est un matériau rare et stratégique, d'interêt national notamment pour la production du plâtre utilisé dans la construction de logements. D'autre part, la butte représente un important intérêt paysager et, du fait de sa couverture forestière, constitue un espace naturel de respiration et de loisirs.
La démarche de ce plan va s'étaler sur 2 ans et s'appuiera sur un comité de pilotage auquel on nous a demandé de participer et nous avons accepté.
Ce comité de réunira aux étapes clés : le diagnostic , l'élaboration de plusieurs scénarios d'évolution du site sur le long terme et finalement sur le choix du scénario.
La butte de Montgé présente dans le contexte de la Plaine de France et de par l'échelle des paysages franciliens, un important intérêt paysager. Elle est la plus grande et la moins urbanisée de ces buttes de gypse. Depuis les routes de la plaine, la butte de Montgé apparait comme une longue échine boisée, un trait brun sur l'horizon, qui devient dans le contexte de la plaine un repère symbolique et fondateur : il y a le pays du sud de la butte (la plaine de France) et le pays du nord (le multien).
Une logique d'équilibre entre l'enjeu paysager de la butte, consolidée par son intérêt écologique, son importance culturelle et historique et son inscription depuis plusieurs décennies dans des documents d'orientations territoriaux cohabitait jusqu'à présent avec l'exploitation relativement limitée d'une carrière de gypse sur la partie est de la butte.
La butte de Montgé est implantée sur le territoire de cinq communes : Montgé en Goële, Cuisy, Saint Soupplets, Juilly et Marchemoret. Montgé en Goële est la commune qui occupe la butte dans la plus grande surface. Viennent ensuite Cuisy et Saint Soupplets. Juilly et Marchemoret comprennent une très faible partie de la butte.
La butte de Montgé est dans sa totalité recouverte d'une forêt. L'ensemble fait également partie de la ceinture verte autour de l'agglomération parisienne. Elle fait l'objet d'un PRIF (plan régional d'intervention foncière) depuis 1973, compte tenu de son caractère boisé (750 ha sur 5 communes) et a été classée en partie en espace naturel sensible (ENS) par le département en 1989, qui a délégué son droit de préemption à l'AEV, gestionnaire du PRIF.
La butte de MONTGE est par ailleurs classée en ZNIEFF (Zone naturelle d'intéret écologique, faunistique et floristique) de type 1 depuis 2001. Le massif concerné de la butte de Montgé représente 757 ha, zone identifiée dans le SRCE1 comme « trame verte réservoir de biodiversité pour l’Ile-de-France ».
La commune de Montgé-en-Goële a fait une demande de classement restée lettre morte auprès des services préfectoraux. Seule a été décidée la réalisation d'un plan de paysage et ressources censé concilier les différents enjeux.
MAIS... l'intégralité de la butte de Montgé est une réserve potentielle de gypse qui est un matériau rare et stratégique. L'Ile de France fournit 60 % des besoins de gypse national et l'exploitation du gypse du site de Montgé est prévu sur le long terme, compte tenu de l'épuisement programmé des autres sites d'extraction (Monthyon et Penchard).
Le plan de paysage est un cadre contractuel négocié entre toutes les parties du territoire : collectivités publiques, exploitants (société KNAUF), gestionnaires, spécialistes et experts concernés, ainsi que celui des différents publics/usagers. Le comité de pilotage associera ces parties régulièrement.
La réalisation du plan est prévue pour durer 18 mois, et devrait être clos pour fin 2014-début 2015.