80% du territoire de Seine et Marne est concerné par ces demandes de permis d’exploration en cours d’instruction où déjà attribués dans l’absence totale d’information de la population et de ses élu.e.s : A Doue (Village situé au cœur du Parc Régional de la Brie et des deux Morin en projet) les travaux sont déjà engagés! Nous apprenons chaque jour les noms de communes de Seine et Marne qui vont connaître le même sort. Nous refusons ces projets de course folle à l’extraction aussi absurde que sale du kérogène qu’enferment les profondeurs du sous-sol de nos bassins de vie, en le fracturant brutalement sous la pression d’énormes quantités d’eau mélangées à un invraisemblable cocktail de produits toxiques. Expérimentées aux Etats-Unis et au Canada depuis 5 ans, ces techniques d’extraction ont fait la preuve de leur dangerosité pour l’environnement et la santé.
Seine et Marnais et Seine et Marnaises nous demandons au Préfet de notre département qu’il procède immédiatement à l’arrêt des travaux engagés et bloque tous les dossiers en cours d’instruction;
Franciliens et Franciliennes nous demandons au Conseil Régional d’Ile de France et dans le cadre de la nouvelle procédure d’interpellation d’initiative citoyenne de délibérer rapidement comme l’a fait à l'unanimité le Conseil Régional de Picardie pour exiger de l’Etat un moratoire tant sur l’instruction des demandes que sur les permis attribués;
Françaises et Français nous demandons :
. à l’Etat : l’application d’un moratoire sur l’ensemble du territoire français et pour l’ensemble des demandes, permis et travaux relatifs aux hydrocarbures dits de schistes.
. À l’Etat et à nos Parlementaires : La réforme du Code Minier afin d’en finir avec la libre disposition du sous-sol sans information ni participation préalable de la population et sans affichage sur site des permis.
RETOUR ACCUEIL Coup d'arrêt définitif ou provisoire, jusqu'àprès 2012 ?
Jeudi 30 juin, après un ultime vote au Sénat, la proposition de loi UMP sur les huiles et gaz de schiste sera définitivement adoptée. Elle devrait être promulguée quelques jours plus tard par le gouvernement. Ainsi, au nom du principe de précaution et de la protection de l'environnement, la France deviendra le premier pays au monde à interdire l'usage de la fracturation hydraulique pour l'exploration et l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels.
Ce tir de barrage représente un sérieux revers pour les industriels qui pariaient sur les richesses du sous-sol de l'Hexagone, que ce soit dans le Bassin parisien ou dans le Sud-Est. Et à qui l'administration avait accordé sans difficulté - et en toute discrétion - des permis d'exploration en 2010.
L'idée d'expérimenter scientifiquement la fracturation hydraulique, procédé le plus utilisé aujourd'hui en raison de sa rentabilité, a même été abandonnée : il faudrait pour en obtenir l'autorisation repasser devant le Parlement.
Plutôt silencieux et attentifs depuis des mois, attendant de savoir à quelle sauce ils allaient être mangés, les industriels affûtent désormais leurs armes. Aucun d'entre eux n'imagine renoncer à ses ambitions. Première stratégie possible : gagner du temps. Viser l'après-2012 en espérant que les préoccupations écologistes des élus locaux surveillés de près aujourd'hui par les collectifs citoyens anti-gaz de schiste, s'apaisent. Et qu'après, tout redevienne possible. D'ici là, afin de préserver leur permis, certains industriels espèrent convaincre les pouvoirs publics qu'ils ne vont pas avoir recours à la fracturation hydraulique. Utiliser du propane pour fracturer la roche plutôt que de l'eau pourrait-il être ainsi considéré comme une alternative par l'administration ? Décrire un procédé qui ressemble à de la fracturation hydraulique sans toutefois prononcer ce mot fatal suffira-t-il ? Pas évident. Les services de l'Etat seront sur leurs gardes, indique-t-on au ministère de l'écologie.
Même si ces efforts étaient couronnés de succès, et les permis préservés, les industriels n'auraient pas pour autant gagné la partie. Ils devraient alors faire une demande d'ouverture de travaux auprès de la préfecture concernée. Cette dernière ne peut rien interdire par principe. Mais peut co> nsidérer que le dossier présenté est incomplet, donc le refuser. Ou demander des dispositions supplémentaires qui pourraient rendre les choses impossibles. Quoi qu'il en soit, cette demande doit être rendue publique et affichée en mairie... Tout camion approchant dans la zone se heurterait donc aux habitants mobilisés.
La seconde piste est celle du contentieux juridique. C'est une voie à laquelle les avocats de la firme texane Schuepbach semblent se préparer : demande de dommages et intérêts ; saisine d'un tribunal administratif afin de déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) qui exploiterait l'une des failles juridiques du texte de loi, etc. Ce pourrait être aussi le chemin choisi par l'entreprise américaine Toreador, déjà largement affectée par la situation. Comme l'explique l'un de ses concurrents, "la compagnie a mis tous ses oeufs dans l'exploitation des huiles de schiste dans le Bassin parisien". En 2009, elle a déménagé son siège social de Dallas à Paris, a vendu ses actifs en Turquie, en Hongrie et en Roumanie, pour fortifier ses projets français. Depuis, son cours de Bourse a dévissé. Elle pourrait donc se montrer très vindicative.
Rassemblement du 16 avril 2011 à MEAUXAprès le succès de la manifesta-tion de Doue le 6 mars dernier, un grand rassemblement régional s'est déroulé le 16 avril 2011, à 15 H 00, place de l'Europe à Meaux. Malgré les dernières déclarations du gouvernement, il s'agissait de rester mobilisé et d'exiger l'abrogation de toutes les autorisations d'exploration délivrées aux entreprises pétrolières américaines. La mobilisation n'a pas faibli ce 16 mars à Meaux et le 17 dans d'autres régions de France.
L'ADEV Nord 77 était présente à Meaux comme à Doue, aux côtés des associations environnementales adhérentes du collectif 77.