MIEL : LA BEAUTE QUI FAIT BZZZZ
Les abeilles souffrent de nos excès sur la planète et les produits de la ruche deviennent un luxe. Pourtant, leurs bienfaits nous sont indispensables pour rester beaux et en bonne santé !
Les abeilles sont en danger, nous répètent les apiculteurs. La faute aux pesticides, aux parasites, et au réchauffement climatique… En 2008, le sud-ouest de l’Allemagne a perdu 80 % de son cheptel, la Slovénie 50 % et l’ensemble de l’Union européenne 30 % (source : congrès Apimondia 2009). Or nous avons besoin d’elles pour la pollinisation des fleurs. Mais pas seulement, partout dans le monde des chercheurs et des praticiens confirment la richesse cosmétique et médicale des produits de la ruche.
En 1984, quand il a appliqué du miel sur les plaies de ses patients, le professeur Bernard Descottes aurait pu passer pour un illuminé. Aujourd’hui, il est mondialement reconnu dans le milieu médical et de l’apiculture, et regretté depuis son décès en octobre dernier. Ce chef du service de chirurgie viscérale et transplantation du CHU de Limoges a utilisé pendant 25 ans du miel de thym pour favoriser la cicatrisation (deux fois plus rapide qu’avec du tulle gras). Un cas à part ? Non. Aux États-Unis, en Chine ou en Roumanie, on soigne des milliers de malades atteints de sclérose en plaque grâce au venin d’abeille. Dans le monde entier, de plus en plus de labos passent à la loupe les produits de la ruche pour développer leur potentiel thérapeutique.
Priorité au bio
Est-ce que ça marche avec un miel premier prix de supermarché ? Il y a peu de chances. Pour se soigner grâce aux abeilles, mieux vaut choisir des produits bio. Exempts de pesticides, de traitements antibiotiques ou chimiques, vous aurez aussi l’assurance que les abeilles n’ont pas été nourries de sucre ou de produits industriels qui dénaturent le miel et dégradent la santé des insectes.
retour accueil 12 ECO-GESTES POURT LES ENFANTS
C’est en apprenant l’écologie aux enfants qu’ils deviendront des adultes responsables.
1- Je n’achète pas d’animaux exotiques
Avoir un iguane ou un perroquet, cela fait parfois envie, c’est rigolo. Mais c’est très mauvais pour eux, car beaucoup meurent pendant le voyage en avion ou en bateau. Amuse-toi plutôt à observer avec des jumelles les animaux qui t’entourent dans la nature, sans essayer de les attraper (cela leur fait peur et peut les blesser) ni les nourrir (ce que tu apportes ne leur convient pas toujours). Et si tu veux un animal, choisis un chat ou un chien.
2- Je respecte la nature
La nature est belle, mais fragile : regarde les animaux sans leur courir après ni essayer de les tuer ! Lors de tes promenades, n’arrache pas les fleurs ni les champignons, car les plantes ont des racines sous la terre, qui sont indispensables à leur vie ! Si tu veux faire un joli bouquet, coupe la tige sans arracher les racines, mais renseigne-toi, car de nombreuses plantes sont protégées et leur cueillette réglementée. Quant aux champignons, ils sont parfois toxiques et peuvent te rendre malade.
3- Je cherche sur les étiquettes les produits français
Ce que l’on achète vient souvent d’autres pays, et parfois de très loin. Pour apporter ces produits en France, il a fallu les transporter par avion, ce qui pollue beaucoup et participe au changement climatique et à la disparition des plantes et des animaux. Regarde sur l’étiquette d’où vient le vêtement ou le jouet que tu veux acheter et choisis de préférence celui qui vient de France.
4- Mes déchets
Chez toi, tu as sans doute plusieurs poubelles : une pour les déchets qui ne se recyclent pas (pots de yaourts, sachets de biscuits…) et une pour ceux qui se recyclent : emballages cartons, canettes de soda, flacons plastiques, et parfois papier. Avec ces déchets triés, on pourra fabriquer de nouveaux produits : c’est le recyclage. Bien trier ses déchets contribue donc à préserver l’environnement.
5- Je vais à l’école à pied, à vélo ou en bus
Si ton école n’est pas très loin de chez toi, demande à tes parents si tu peux y aller plutôt à pied, à vélo ou en rollers : cela évite d’utiliser la voiture, qui pollue, et puis cela fait faire un peu de sport ! Si ton école est trop loin, prends les transports en commun.
6- Au jardin, avec mes parents, je fais du compost
Sais-tu que 30 % du contenu de nos poubelles sont des déchets qui peuvent être transformés en compost ? Le compost est un engrais naturel, qui permet d’enrichir la terre et de mieux faire pousser les fleurs et les légumes du jardin. Les épluchures de légumes et de fruits, les coquilles d’œuf ou encore les restes de pain rassis peuvent être mis dans le compost.
7- Je respecte l’eau
L’eau que l’on utilise dans les WC ou pour se laver part ensuite vers les rivières et vers la mer. Il faut donc éviter de la polluer et de la gaspiller. Comment ? En se douchant au lieu de prendre un bain, en utilisant du savon plutôt que du gel douche et en ne jetant rien dans les cabinets (ni piles ni chewing-gums, etc.), à part du papier toilette !
8- J’économise le papier
Le papier est fabriqué à partir de bois, qui est coupé dans les forêts. Pour protéger les arbres et les forêts, utilise du papier recyclé et récupère les feuilles qui n’ont pas été utilisées. Il y en a beaucoup : le dos des feuilles dont un seul côté est crayonné, les pages vierges de tes anciens cahiers et agendas, les cours de l’année précédente… Et n’oublie pas ensuite de le mettre dans un conteneur de recyclage, pour faire du nouveau papier avec du vieux !
9- Je ramasse les sacs plastique que je vois dans la rue ou dans la nature
Les sacs plastique qui volent dans la nature ou en ville sont entraînés vers les rivières, puis vers la mer. Dans l’eau, les dauphins et les tortues les confondent avec des méduses : croyant manger leur nourriture favorite, ils les avalent et meurent ensuite étouffés ! Alors, si tu vois traîner des sacs plastique, ramasse-les pour les mettre dans une poubelle.
10- J’éteins les appareils électriques en veille (je ne dois plus voir de petite lumière rouge ou verte)
La Terre se réchauffe car nous consommons trop d’énergie. Pour y remédier, tu peux faire quelque chose de très facile : éteindre tous les appareils qui sont en veille (télévision, ordinateur, lecteur de DVD…). Quand ils sont en veille (tu le vois au petit point lumineux rouge ou vert qui brille), ils continuent de consommer de l’énergie. S’il n’y a plus de petite lumière allumée, c’est que l’appareil est bien éteint.
11- J’échange mes livres et mes jeux avec mes amis
Pour fabriquer des livres, des jeux ou des jouets, on utilise des ressources naturelles et des procédés qui peuvent polluer (notamment lorsque ces jeux sont en plastique). Pour éviter leur multiplication et donc limiter la pollution, échange et prête tes jeux à tes copains. Comme ça, pas besoin d’en acheter des neufs : cela évitera de polluer la planète pour en fabriquer de nouveaux !
12- Je demande à mes parents de ne plus utiliser de produits nocifs pour la santé
Tes parents utilisent parfois sans le savoir des produits qui sont mauvais pour la santé et qui détruisent l’environnement. Heureusement, ils peuvent acheter à la place des produits « verts », qui polluent moins : il suffit que ces produits portent l’écolabel européen, en forme de fleur. Lessive, peinture, savon, nettoyants ménagers : tous existent en version « verte ». Alors, aide tes parents à acheter des produits qui respectent l’environnement et ta santé !
PIQURES AU JARDIN !
Au jardin, si vous vous faites piquer par un insecte, il faut enlever l'aiguillon, et frotter à l'endroit avec des feuilles existantes dans votre environnement (cassis, cerfeuil, choux, basilic, lavande, genêt, tête d'ail etc.).
Vous pouvez également faire chauffer un briquet jetable quelques instants et approcher de votre plaie la partie métallique (sans la toucher) afin de neutraliser le venin.
D'autre part, si vous rencontrez malencontreusement des feuilles d'ortie, frottez votre peau avec des feuilles de planctain, plante poussant généralement à prioximité des orties. Vous constaterez très rapidement une disparition de la douleur urticante.
JE FABRIQUE MES PRODUITS MENAGERS
Lætitia Royant, auxiliare de vie et reine du système D écolo, qui a eu la chance de grandir à la campagne, en a conservé les bons préceptes sans verser dans le bio à tout prix. De son expérience acquise au fil des années, à 37 ans, Lætitia a mis en images ses petites recettes faciles pour assainir et verdir notre quotidien. Elle nous les livre dans « Je fabrique mes produits ménagers ». Je vous rassure tout de suite, ses recettes ont été expertisées et validées par Sylvie Hampikian, expert toxicologue et pharmacologue. Alors ce sont des recettes toutes simples, qui vont du démaquillant au calendula, de la barre de savon de recyclage et du dentifrice en poudre d’argile blanche aux nettoyants pour le sol, lessive, liquide vaisselle et autre désodorisant pour les W.C. Uniquement des recettes simples et amusantes à fabriquer, même avec les enfants pour les initier aussi à l’écologie.
Des recettes économiques aussi, car il me suffit souvent de puiser dans mes placards où sont stockés vinaigre blanc, huile d’olive, citron, savon de Marseille, huiles essentielles, savon noir… quand ce n’est pas dans certains déchets utiles comme le marc de café ou les cendres de la cheminée… pour composer mes produits « maison ».
Pour chaque catégorie de produits, Lætitia établi un comparatif financier avec les produits existants sur le marché, et nous donne les réflexes bien-être à adopter. Ainsi, mon sahmpooing aux œufs frais « fait maison » me coûte 0,44 €, mon soin lavant à la camomille allemande me reviens à 0,07 € et mon shampooing en barre à 0,05 €.
Bon plan Le savon rigolo pour enfants Fûtée, Lætitia récupère les restes de savons et les place dans un pied de collant ou de mi-bas nylon (lavé bien entendu) et fait un gros nœud. Pour lui donner une odeur sympathique, elle ajoute de la poudre de cannelle, de fenouil, et la « chaussette lavante » fait mousser les bons moments au bain… Et c’est gratuit ! « Je fabrique Mes produits ménagers », Collection Facile & Bio, Éditions Terre Vivante. Voir le site de l’éditeur :
www.terrevivante.org source Néoplanète
UN NOUVEAU LABEL BIO EUROPEEN
Vous connaissez le logo français AB. Un nouveau label va bientôt débarquer sur le marché européen. Il va permettre de reconnaître plus facilement les produits biologiques préemballés originaires des 27 Etats membres.
Son petit nom ? « L’Euro-feuille ». Dès ce mois de juillet, ce nouveau label garantira la même qualité dans tous les pays de l’Union. Et sera obligatoire.
source NEOPLANETE
DES CONCERTS GRATUITS EN ECHANGE DE DECHETS ELECTRIQUES
Une nouvelle campagne originale propose une série de concerts gratuits en échange d'un appareil électrique usagé. La première soirée de sensibilisation au recyclage a permis de récolter en tout 440 kilogrammes de déchets à Paris.
Mardi 3 mai 2011, à l'Alhambra, à Paris, débutait le "Recycling Party Tour". Cette manifestation qui a réuni 860 spectateurs a pour vocation de "sensibiliser de manière ludique les jeunes" au recyclage en proposant un concert gratuit en échange d'un appareil électrique usagé. C'est ainsi qu'ont été récoltés 440 kg d'appareils allant du téléphone à l'aspirateur en passant par le grille-pains ou la télévision, rapporte Sciences et Avenir.
Le Tour se poursuivra jusqu'au 28 mai en se rendant à Grenoble, Lyon, Limoges, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Rennes, Lille et Amiens. Le concert parisien a été initié par ERP-France, un organisme habilité à enlever et à traiter les déchets d'équipements électrique et électronique (DEEE). En 2010, 6,4 kg de DEEE par habitant avaient été collectés, indique l'organisme. L'objectif est d'atteindre les 10 kg par habitant en 2014.
COMMENT REUTILISER LE MARC DE CAFE ?
Le marc de café est généralement jeté aux ordures ménagères avec les filtres usagés. Il sert au mieux à lire l’avenir. Dommage ! Il peut être utilement recyclé de façon tout à fait écologique. La preuve par trois.
Un engrais naturelMélangé avec du terreau, le marc de café est un bon engrais naturel totalement biodégradable. Son contenu en potassium et en azote viendra en effet renforcer la croissance de vos rosiers. Il agit aussi comme un répulsif 100% écolo en protégeant les plantes des pucerons et autres insectes. Grâce à l’adjonction d’un peu de marc de café, vos légumes peuvent également pousser à l’abri d’espèces nuisibles qui s’en éloignent dès qu’elles en détectent l’odeur.
Un nettoyant efficaceLe marc de café nettoie et désodorise parfaitement casseroles, cocottes et faitouts. La méthode est simple : on les frotte avec du marc de café à mains nues, avec un chiffon ou une éponge. Il peut aussi servir de dégraissant pour les verres ayant contenu des liquides gras.
Un désodorisant économiqueAprès avoir nettoyé votre réfrigérateur, déposez du marc de café dans un bol et placez-le dans le fond. Son odeur tenace absorbera et chassera les odeurs désagréables. Vous avez des soucis de canalisation ? Une cuillerée à soupe de marc de café dans la tuyauterie constitue un traitement préventif contre les problèmes d’évier bouché. Cela permet également de venir à bout des mauvaises odeurs.
LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE Des chiffres dévoilés par l'Ademe révèlent que les Français jetteraient chaque année près de 7 kilos de nourriture non consommée. Un gaspillage jugé inadmissible par les écologistes qui multiplient les campagnes de sensibilisation.
Près de 1,2 million de tonnes de nourriture finissent chaque année dans les poubelles des ménages français. C'est ce que vient tout juste d'annoncer l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), révélant une situation de plus en plus inquiétante. Aujourd'hui, le gaspillage alimentaire est en effet devenu un problème mondial majeur que les gouvernements tentent d'enrayer. En France, les écologistes pointent du doigt les consommateurs et multiplient les campagnes de sensibilisation.
"Il y a une grande responsabilité des consommateurs qui jettent chacun 7 kg par an de produits alimentaires encore emballés", a expliqué à l'AFP Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE). Séduits par des "super promotions" ou des portions de plats trop grandes, les Français finiraient trop souvent par jeter la nourriture à la poubelle. Outre ces 7 kilos emballés, près de 13 kilos de restes de repas, fruits ou légumes abîmés seraient aussi jetés chaque année. Selon les écologistes, certains facteurs inciteraient ce gâchis, en particulier les dates de péremption qui seraient abusives sur certains aliments. Sur les paquets de riz, pâtes ou légumes secs, les dates présentes serviraient essentiellement à "faire consommer plus" selon l'écologiste du FNE. De même, celui-ci a tenu à rappeler : "Si vous mangez de la viande deux jours après sa date de péremption vous pouvez vous rendre très malade, mais pas avec un yaourt dont la date est passée depuis deux jours".
C'est d'ailleurs sur ce point que la Grande-Bretagne a décidé d'agir pour lutter contre le gaspillage en évoquant une simplification de l'affichage des dates. Une mesure qui "n'est pas tout à fait transposable en France", selon Benoit Hartmann. En effet outre-manche, les consommateurs disposent d'un triple étiquetage mentionnant la date de mise en rayon, celle de consommation optimum et celle de péremption. Un affichage qui égare les Anglais selon le gouvernement. En France, seule la date de péremption est affichée.
Un gâchis qui affecte aussi l'environnement
Du côté du FNE, les écologistes prônent une "prise de conscience du volume" que représente le gaspillage en tonnes de nourriture. Outre les conséquences alimentaires, ils dénoncent également le problème de gestion des déchets qu'engendre le phénomène. "50% de ce qu'on cultive est jeté dans le monde, cela veut dire, en simplifiant, 50% de l'utilisation des pesticides et de l'irrigation faite en vain, un gaspillage alimentaire qui coûte très cher à l'environnement", a précisé à l'AFP Benoit Hartmann avant d'évoquer les quantités de CO2 produites lors de l'élimination des déchets.
Un nouveau site web pour aider la nature
Monbazarvert.fr arrive sur Internet ! C´est un magazine web féminin et écolo. Un mélange d´infos pratiques qui ont comme objectif d´être accessibles à toutes les femmes pour répondre à leurs questions sur le commerce équitable. Sur Monbazarvert.fr, on trouve des vêtements, des bijoux et même de l´alimentation ! Par ailleurs, chaque semaine, dans la rubrique femmes du monde, une femme d´un coin de la planète nous emmène à la découverte de son pays. Le but de ce nouveau site web est ainsi d´apporter une image ludique del´écologie. Plus d’infos : http://Monbazarvert.fr/
Source Néoplanète
LIAISONS DOUCES ou ... COMMENT SE DEPLACER AUTREMENT
Avez vous remarqué le nombre croissant de personnes se déplaçant à pieds ou à vélo dans nos villes et villages ou entre ceux-ci ?
Mais au fait, de quoi parle-t-on ? Que recouvrent les liaisons douces ? Selon nous, il s’agit d’itinéraires mixtes pour piétons, avec ou sans poussettes, vélos et PMR (personnes à mobilité réduite), éventuellement roller selon le type de revêtement. Sur ces itinéraires mixtes, la priorité reste aux piétons et l’aménageur doit éviter d’installer des escaliers ou obstacles divers.
Ces liaisons permettent donc aux modes doux (non motorisés) de relier différents points de la ville ou de relier des villes ou des villages entre eux. Une rue piétonne est typiquement une liaison douce. Une « zone 30 », où les voitures circulent maximum à 30 km/h, est très complémentaire des liaisons douces, et parfois plus utile pour le développement du vélo notamment : le vélo s’y sent en sécurité.
Le cas des pistes ou bandes cyclables est encore un peu différent, car par définition réservées aux vélos.
Dans l’idéal, les liaisons douces devraient relier entre elles les différentes zone 30 de la ville, et à terme, il ne subsisterait que quelques rues avec prépondérance de trafic auto, qui n’auraient été requalifiées ni en zone 30, ni en liaison douce ! Rêvons un peu !
La FCDE ( Fédération pour les Circulations Douces en Essonne) lutte pour la sécurité des déplacements non motorisés ( à pied, en fauteuil roulant, à vélo, à rollers) et a édicté une charte très intéressante, dont voici quelques extraits. Voir le site
http://www.circulationsdouces91.org/charte_fcde.html RESPECTONS NOUS LES UNS LES AUTRES
1 Repenser le vélo et la marche comme moyen de déplacement
En France, la marche à pied et le vélo sont souvent considérés comme des activités de loisir en premier lieu. Les aménagements réalisés dans ce sens sont utiles et méritent d’être poursuivis et améliorés. Cependant, la marche à pied et le vélo sont avant tout des moyens de déplacements quotidiens, pour aller au travail, à l’école, faire les courses…
Depuis 30 ou 40 ans les aménagements urbains ont réduit les possibilités de déplacements à pied ou à vélo.
Nous demandons aux responsables politiques et aux aménageurs :
- d’intégrer systématiquement la place des piétons (y compris avec poussette et personnes en fauteuil roulant) et des cyclistes dans tous les projets de création et de réfection de voirie, comme le prévoit la Loi sur l’air, mais aussi dans les projets d’urbanisme (constructions d’habitation et d’équipements publics, aménagements de zones d’activités industrielles ou commerciales…)
- de promouvoir l’utilisation du vélo, de la marche à pied et des transports en commun pour réduire les excès de la circulation automobile conformément aux objectifs du PDU d’Ile de France.
2 Trois critères à respecter : continuité, maillage et intercommunalité
Les aménagements spécifiques réalisés ces dernières années sont souvent peu fréquentés parce que mal conçus, en particulier les pistes cyclables. Les principales erreurs en cause sont les discontinuités, le manque de connexions avec le reste du réseau et l’absence de coordination intercommunale. L’exemple type est la portion de piste cyclable dont on ne voit pas bien comment y accéder depuis la chaussée et qui se termine brutalement à la sortie de la commune à l’endroit où les voitures accélèrent.
Dans tous les projets d’aménagements spécifiques de liaisons douces, nous demandons aux responsables publics de veiller au respect des trois critères de base qui assureront leur sécurité et leur fréquentation :
- la continuité des aménagements, en particulier pour le franchissement des ouvrages d’art, qui requiert parfois des solutions imaginatives ;
- leur maillage constant avec le réseau de voirie existant ;
- la gestion intercommunale de ces projets.
3 La mixité des aménagements, et la redistribution de la voirie sont les clés de la réussite
Il serait illusoire et inutile de vouloir créer des réseaux spécifiques séparés pour les piétons, pour les cyclistes, pour les bus et pour les automobilistes. Le cas de la ville nouvelle d’Evry, véritable labyrinthe en 3 dimensions avec ses 4 réseaux (piétons, vélos, voitures et bus en site propre) peu ou pas interconnectés, est l’exemple type de ce qu’il ne faut pas faire pour développer l’usage du vélo ou de la marche à pied.
Le partage bien conçu de la voirie, dans le respect de la sécurité de chacun des usagers est la clé de la réussite. Les aménagements spécifiques de type véloroutes et voies vertes sont utiles, mais ne pourront pas atteindre une densité suffisante pour faire face aux besoins en termes de déplacements urbains et interurbains. L’Essonne possède déjà un réseau dense et de bonne qualité de voiries dont le seul défaut est d’avoir été aménagées en fonction des contraintes imposées par la circulation automobile.
Nous demandons aux responsables politiques et aux aménageurs de prévoir et d’organiser le partage de la voirie en retenant que la règle générale doit être la coexistence :
- des vélos et des automobiles sur la chaussée des routes et des rues ;
- des vélos et des bus sur les voies de bus en site propre ;
- des piétons, des poussettes et des fauteuils roulants sur les trottoirs ;
- de l’ensemble piétons, rollers(1) et vélos sur les voies mixtes(2)
remarque 1 En dehors des voies mixtes de type voies vertes goudronnées la place des rollers est plus difficile à définir dans des règles générales que celle des vélos ou des piétons, d’autant plus qu’elle n’est pas encore clairement régie par le code la route. Elle doit être réfléchie avec souplesse et en fonction de la vitesse de l’usager. Par exemple un roller rapide peut être gênant sur un trottoir mais acceptable au même titre qu’un vélo sur la chaussée de certaines rues en ville. D’une façon générale, les rollers nécessitent des voies larges et des revêtements de bonne qualité, ce qui convient bien aussi aux vélos, poussettes et fauteuils roulants. C’est pourquoi prévoir l’usage des rollers facilite l’ensemble des circulations douces.
remarque 2 On appelle ici "voies mixtes" les aménagements destinés à être fréquentés aussi bien par des piétons que par des vélos ou rollers. L’exemple type est la « voie verte » telle que définie par l’AF3V, c’est à dire un cheminement de 3 à 5 m, de large, en site propre, généralement destiné en priorité aux déplacement de loisirs, en zone naturelle ou d’espaces verts. Mais cela peut être également le « trottoir cyclable » en zone péri-urbaine, ou la « bande dérasée multifonctionnelle revêtue » (bas-côté goudronné) le long des routes en zone inter-urbaine.
4 Non aux pistes cyclables alibi !
La plupart des pistes cyclables existantes sont peu utilisées car peu utilisables, sauf par les piétons car elles occupent souvent la place d’un trottoir : pistes mal entretenues, d’un seul côté de la route, mal connectées au reste de la voirie avec peu d’entrées et de sorties, ou encombrées de voitures en stationnement ou soulevées par les racines d’arbres… Les cyclistes évitent de s’y faire piéger et restent sur la chaussée automobile malgré les fréquents panneaux indiquant le caractère obligatoire de la piste. Ce type d’aménagement et de signalisation ne sert que d’alibi pour les responsables publics afin d’échapper à leurs responsabilités et n’assure pas la sécurité des cyclistes.
La réalisation de pistes cyclables utiles requiert des exigences techniques souvent difficiles à réunir. C’est pourquoi nous demandons aux responsables publics de n’envisager la solution de pistes cyclables en site propre (réservées aux seuls cyclistes depuis le décret du 14 septembre 1998) que lorsque les conditions nécessaires à leur bonne utilisation sont réunies : pistes unidirectionnelles de chaque côté de la route, présence d’un trottoir pour les piétons, entrées et sorties fréquentes, largueur suffisante pour permettre l’entretien…
Lorsque cela n’est pas possible, pour des questions d’emprise en largeur en particulier, ou lorsque cela ne répond pas à la nécessité impérieuse de sécurité, il vaut mieux opter pour la « voie mixte » en site propre pour les piétons, rollers et cyclistes lents d’une part, et pour les bandes cyclables sur la chaussée principale pour les autres cyclistes, d’autre part.
5 Définir des axes structurants
La définition d’axes structurants, c’est à dire d’itinéraires majeurs pour les liaisons douces sur un ensemble de communes, au niveau du département de l’Essonne, en connexion avec les départements voisins, est nécessaire pour organiser et structurer un réseau d’aménagements spécifiques, maillé et continu à moyen terme.
Deux types d’axes doivent être privilégiés :
- Les axes de déplacements quotidiens majeurs, qui sont déjà définis par les axes routiers principaux qui nécessitent l’aménagement de bandes cyclables, de pistes cyclables ou de voies mixtes selon les cas ;
- Les axes indépendant des grands axes routiers, en général de type « voies vertes », adaptés en priorité aux loisirs.
Entre ces axes structurants, le réseau de voirie départemental et communal existant permet d’irriguer l’ensemble du territoire et ne nécessite généralement que des aménagements légers, de type « bande dérasée multifonctionnelle » pour les routes les plus passantes, pour assurer la sécurité des cyclistes.
6 Organiser la coordination entre services techniques et la formation de leurs agents
Certains aménagements intéressants dans leur principe sont peu utilisés à cause de défauts techniques considérés comme de détail au moment de leur réalisation. En effet, les agents des services techniques des collectivités territoriales ont rarement bénéficié de formation spécifique sur les liaisons douces, et ne sont souvent pas eux-mêmes utilisateurs de ces modes de déplacement au quotidien. De même, certaines incohérences d’aménagement s’expliquent par le manque de coordination des différents services territoriaux concernés.
Nous demandons aux responsables politiques et aux aménageurs de coordonner leurs efforts et de dépasser les clivages administratifs et territoriaux de compétence pour assurer la cohérence des équipements..
Nous leur demandons de veiller à ce que les agents des services techniques de la voirie, de l’environnement et des aménagements urbains bénéficient d’une formation théorique et pratique sur les spécificités des aménagements et de la sécurité des déplacements non motorisés.
7 Prévoir et assurer au quotidien l’entretien des aménagements
Même les aménagements de liaisons douces les mieux conçus sont parfois inutilisés faute d’entretien. Une piste mal entretenue est une piste inexistante : des éclats de verre ou de cailloux sur une bande ou une piste cyclable font se rabattre aussitôt les cyclistes sur la chaussée automobile, souvent bien mieux entretenue. Pour leur part les piétons, à plus forte raison les personnes en fauteuil roulant ou avec poussette, évitent les cheminements défoncés, boueux ou encombrés d’obstacles, et se retrouvent sur la chaussée plus confortable.
Nous demandons aux responsables politiques et aux aménageurs de définir et de faire connaître, dès la conception d’un aménagement :
- la structure qui sera chargée de l’entretien ;
- l’origine des moyens financiers correspondants ;
et de s’assurer que cette responsabilité quotidienne d’entretien a bien été intégrée par les différentes personnes du service concerné.
8 Adapter les règlements de circulation
En dehors des aménagements spécifiques, beaucoup de problèmes de circulation et de sécurité pour les piétons et les vélos dépendent du respect des règlements de circulation routière dont sont chargés en particulier la police et le maire.
Nous demandons à la police et aux maires, d’une part, d’établir et de faire appliquer des règlements clairs :
- pour limiter la vitesse des automobiles (et éventuellement des cyclistes sur les voies mixtes) ;
- pour interdire le stationnement des voitures et camions sur les trottoirs et pistes cyclables, ainsi que les déjections canines ;
- pour éviter l’encombrement des trottoirs par du mobilier urbain, des bacs de collecte de verre ou de papier, des panneaux publicitaires ou de signalisation ;
- pour délimiter des lieux et horaires de dépôt des poubelles, afin de préserver la continuité des trottoirs et voies mixtes à toute heure,
d’autre part, d’adapter les règlements de circulation pour faciliter les déplacements à pied ou à vélo, en particulier en définissant plus fréquemment :
- des zones 30 dans les rues étroites et fréquentées ;
- des « contresens cyclables » (mise à double sens pour les vélos des rues à sens unique)
- la circulation des vélos dans les voies réservées aux bus ;
- des « tourne-à-droite » autorisés pour les cyclistes à certains feux rouges ;
- des priorités en faveur des piétons et des cyclistes aux intersections chaque fois que possible.
Des emplacements vélos et poussettes dans les immeubles d’habitation et lieux publics
La présence de locaux spécifiques, protégés et de taille suffisante pour les vélos et poussettes dans les immeubles d’habitation, d’une part, et de parcs à vélos à proximité des entrées de lieux publics, d’autre part, est importante pour favoriser les circulations douces.
En plus de parcs à vélos dans les lieux publics, nous demandons que des garages à vélos et à poussettes soient prévus dans les projets publics ou privés d’urbanisme, et favorisés par des incitations fiscales dans les travaux de rénovation de constructions anciennes.
09 Favoriser l’intermodalité avec les transports en commun
La possibilité de passer facilement d’un mode de déplacement individuel à un transport en commun est déterminante pour accroître l’usage du vélo ou de la marche à pied pour les déplacements quotidiens. En Essonne, la combinaison vélo + train par exemple est souvent la solution optimale pour les allers-retours vers Paris, ou de banlieue à banlieue.
Des aménagements spécifiques, en concertation avec les responsables des sociétés de transport et la SNCF, doivent être généralisés pour faciliter l’accès aux transports en commun pour les cyclistes, poussettes et personnes en fauteuil ou à mobilité réduite, en particulier :
- les plans inclinés ou ascenseurs pour l’accès aux différents quais des gares,
- les plates-formes surbaissées dans les bus,
- les parcs à vélos bien situés, abrités et/ou gardés à l’entrée des gares,
- l’équipement des gares en consignes à vélos.
Sur certaines lignes de bus, l’instauration d’une possibilité d’arrêts à la demande faciliterait également le recours aux transports en commun
Le cas particulier de l’aéroport d’Orly, situé en zone très urbanisée, demande un réaménagement spécifique, tant les conditions d’accès autres qu’en voiture sont difficiles, alors que l’accès par le bus ou à vélo conviendrait bien à de nombreux déplacements professionnels.
10 Pratiquer une vraie concertation avec les usagers, en amont des projets
La concertation avec les usagers et les associations est souvent perçue par les responsables publics comme une lourdeur et une perte de temps. En fait, c’est l’absence de concertation qui est souvent une source de perte de temps et de récriminations lorsque le projet est trop avancé pour être amélioré. La concertation avec les usagers en amont de tous les projets d’urbanisme, comme le prévoit la loi SRU sur la démocratie de proximité, peut au contraire être un gage d’efficacité, pour peu que les divers groupes d’associations fassent l’effort de définir au préalable un consensus et une expression commune, comme vise à le faire la FCDE.
Nous demandons expressément aux responsables politiques, avec leurs adjoints des services techniques, de consulter les associations d’usagers dès le début des projets d’urbanisme, et de leur fournir les plans des projets à leurs différentes phases d’avancement, bien avant l’enquête publique, souvent formelle et trop tardive.
11 Informer et sensibiliser le public pour atteindre les objectifs
La valorisation de nouveaux équipements destinés aux circulations douces requiert une phase de promotion et d’information ainsi qu’une signalisation claire et visible.
Plus largement, les responsables politiques ont aussi un rôle à jouer, de concert avec nos associations, pour faire évoluer les habitudes locales trop polarisées sur l’usage de la voiture individuelle, et pour inciter à l’usage des modes de « déplacements doux » afin d’atteindre les objectifs du Plan de Déplacements Urbains.
Nous demandons que la promotion des équipements auprès des usagers potentiels et la signalisation sur le terrain soit bien prises en compte dans la conception et le financement des projets.